Répartition de Philibert Durbelion

Caractère du personnage

Alambiqué de nature, Philibert n'a pas la carrure que son père eût voulu pour sa progéniture. La langue se lie, n'est point docile, aucun discours n'est bien facile. D'ascendance noble, il se dessine comme l'interprète fort malhabile d'une famille de lourds secrets, d'un passé troublé de regrets, de larmes et d'ombres indélébiles. Le trublion est sans nul doute le plus souriant Durbelion, apte à entendre les couleurs et à dessiner la musique, à rêver d'un monde utopique, à profiter du fantastique. Si seulement le jeune homme savait exprimer ses tendres pensées envers ce monde si imparfait... Mais il manque de confiance en lui, se ploie comme un pauvre hère fort démunit, encore et toujours enfermé dans son carcan d'être affaiblie. Timide maladif au grand coeur effusif, abominable erreur d'un monde sur le vif.

Description physique du personnage

Chétif, craintif. Un corps qui marche sur le fil, ne tombe ni d'un sens ni de l'autre. Philibert est un jeune homme de peu de forme, la silhouette fine, un brin au-dessous des normes, juste assez pour intriguer. En hauteur il atteint le nez de ses camarades, ne s'étend pas dans la longueur. Il a le visage ingénu, la peau pâle, la mâchoire forte, les joues légèrement creusées, quelques rousseur parsemées sur les arrêtes de son nez. Les lèvres larges pour mieux sourire, il offre au monde un regard vert, léger, plongé au coeur de l'univers. Ses cheveux sont châtains foncés, très légèrement coiffés, plus largement délaissés. Sa démarche chaloupée, son dos voûté, le pas qui traîne sur le plancher, tel un enfant non éduqué.

Histoire du personnage

La famille Durbelion remonte à loin à travers les âges. Tous de sang-pur, d'une fierté intemporelle, si l'on oublie quelques intrus évidemment. Roland Durbelion rencontra sa femme Garance lors d'une humble réunion en Haute Provence. Ils s'éprirent rapidement l'un de l'autre, pour finalement faire un enfant. Philibert Durbelion. Il n'y en eut jamais d'autres, aussi l'enfant grandit dans la plus grande solitude, éduqué par une famille austère portée sur la bonne éducation. Il ne fut finalement pour eux qu'une déception, rêveur né, emprunt d'une grande nervosité, et avec une maigre ambition. La famille possède un domaine au sud de la France, dans lequel Philibert a grandit et passé le plus clair de son enfance avant de rejoindre Beauxbâtons. Le lieu est chargé d'histoire, puisque la famille existe depuis bien des âges, mais ce que préférait Philibert se trouvait au-delà des murs. Sitôt qu'il n'avait plus sur le dos sa mère ou son père, l'enfant partait en quête de la campagne, hors de sa prison doré.

RP de répartition

Il avait parlé à aucun autre enfants. Rien, pas une bafouille, pas un mot. Un noeud au travers de la gorge, voilà ce qu'il y avait. Son père l'avait déposé à l'entrée, sa valise sur le côté. L'avait sommé de faire au mieux, et de briller. D'être un bon Durbelion. Pris dans la foule il avait avancé, avait passé les portes de l'immense domaine, le regard éperdue dans ses arcs immenses, art d'un autre âge qui en vivrait bien d'autres encore. C'est alors que ça avait commencé. La cérémonie. Les élèves s'étaient avancés, un à un, pour montrer leurs talents, et plus le temps passaient, plus le coeur de Philibert cognait fort dans sa poitrine. L'air le quittait, son thorax s'oppressait. Bientôt ce serait à lui. Et il allait devoir montrer quelque chose, épater les professeurs de son talent. Mais voilà, lui, n'avait pas de talent. Même parler il savait pas, il bafouillait sans pouvoir se contrôler. Alors les mains moites, Philibert attendait, jusqu'à ce que son nom soit appelé.

Une main le poussa vers l'avant, et une rougeur vint s'étaler de sa nuque vers ses oreilles, puis sur ses joues. Vermeil. Ouvrant la bouche une fois, deux fois, il finit par bredouiller un bonjour qu'on lui demanda de répéter. Plus fort. Toujours plus fort. « B... b... bonj... Bonjour ! » Sa main vint accompagner sa parole, comme chaque fois qu'il y mettait de l'effort. « J... Je... je m'ap... p » Des rires fusèrent, et le vermeil devint bordeaux sur son oreille. « p... pelle Phil... Philibert Durbelion ! » Le nom était sortit d'un coup d'un seul, et il laissa échapper un soupir. Et maintenant ? Il sortit de sa poche son vieil objet, sa relique moldue qu'il avait récupéré d'un vieux voisin, caché de ses parents, gardé précieusement. Un minuscule appareil photo Polaroïds qu'il aimait à emmener partout avec lui. Il s'approcha du premier venu, qui le regardait d'un drôle d'air, et appuya sur le déclencheur au moment opportun. Dans un silence oppressant, le tirage sortit, et il le saisit pour le tendre aux professeurs. « Je sais f... je... sais f... faire des p... portraits. » Le visage prit sur le vif passa de mains en mains tandis que Philibert se rangeait parmi ses camarades, son appareil en poche, le teint cramoisie.